Rapport de formation des prestataires de santé en santé mentale avril 2018

Projet FMG – MEMISA

LABE / Guinée. Email : drsowab@fmg-ong.org

RAPPORT DE FORMATION DES PRESTATAIRES DE SANTE EN SANTE MENTALE

N° 3494/MIS/CAB/DNAP/95

                                                        Tenu du 27 Avril au 04 Mai 2018 à Moriady

Sommaire
Titre Pages
Synoptique de l’atelier de formation 3
Introduction 4
Contexte et justification de l’atelier de formation 4
Objectifs de l’atelier 5
Objectif général 5
Objectifs spécifiques 5
Résultats attendus 5
4.  Méthodologie 5
5.  Calendrier 6
6.   Durée de la formation 6
7.   Déroulement 6
8.    Points positifs 14
9.   Difficultés 14
10.  Recommandations et suggestions 14
11.  Conclusion 14
Annexes 15
Liste des participants. 15
  1. Synoptique de l’atelier de formation :

Intitulé de l’action

Projet de formation des prestataires de santé à la prise en charge des pathologies mentales et au soutien psychosocial des personnes affectées par une situation donnée.

Commanditaire

  • Organisation MEMISA
  • Organisation FMG
  • Coordination régionale moyenne Guinée.

Organisation technique

  • Fraternité Médicale Guinée (FMG)
  • Coordination régionale moyenne Guinée.

Partenaires financiers du projet

  • Organisation MEMISA/ Gouvernant BELGE

Durée de la formation

  •  7 jours  (du 27 au 3 mai 2018)

Lieu :

  • Salle  de formation du centre de santé associatif de Moriady

Facilitateur

  • Dr Michel DEWEZ  Psychiatre-Psychanalyste.

Thèmes développés

  • Connaissance générale sur la psychiatrie, les pathologies psychiatriques et leur prise en charge,
  • Consultations conjointes et  les techniques de consultation ;
  • Cas cliniques (exposition, questions-réponses et commentaires) ;
  • Visite des guérisseurs traditionnels.

Participants

  • sept (7) prestataires de santé: un (1) de Timbo, deux (2) de Hafia minière, deux (2) de Télimelé, un (1) de Moriady, un (1) de la coordination de LABE,
  1. Introduction :

L’intervention de MEMISA en Guinée avec FMG vise à améliorer l’accès aux soins de santé de qualité par le renforcement d’un partenariat avec la société civile locale et des structures de santé, intégrées au système de santé. Dans cette époque post-Ebola, l’accent est mis sur le renforcement du système de santé local.

L’intervention est construite autour des trois axes opérationnels de développement :

La promotion de la bonne gouvernance, l’amélioration de l’offre et l’appui à la demande.

Dans le cadre de l’amélioration de l’offre basée sur le renforcement des capacités du personnel de santé par des échanges et stages pratiques, en collaboration avec les différents acteurs qui apportent des expertises, un atelier de formation en santé mentale a été initié et organisé dans le but d’échange entre les prestataires de santé des centres de santé appuyés par le projet, et d’amélioration de la qualité de prise en charge des malades en général et en particulier des malades mentaux.

  1. Contexte et justification de l’atelier de formation

Dans le cadre de l’évaluation de la prise en charge, du suivi formatif pour le personnel des nouveaux centres de santé, de la mise à niveau et de l’accompagnement du personnel des anciens centres de santé partenaires du projet de renforcement d’un partenariat de la société civile locale et des structures de santé,  FMG en collaboration avec l’ONG Belge MEMISA ont organisé une mission de formation, de  partage d’idée et d’expériences sur les questions de Santé Mentale pour une période de 13 jours.

L’atelier de formation vise et envisage de couvrir à la fois les anciens centres : FMG (Conakry, Kindia et Labé), le Centre Médical Associatif de Timbi Madina et les nouveaux centres de santé dans les Préfectures de Télimelé, de Mamou, de Labé et de Pita (en effet concernant le CSU de Pita centre, bien que la prise en charge soit ancienne dans ce centre, le personnel est tout nouvellement formé en février 2018), soit un total de huit (8) centres de santé partenaires du projet FMG – MEMISA).

En effet, au stade actuel et après les constats de la première mission de formation (de novembre / décembre 2017), il semble que la « formation » des anciens est à repenser avec eux sur de nouvelles bases. Il s’agit de les faire travailler avec les nouveaux pour les sortir de leur isolement, leur éviter d’instaurer entre eux une hiérarchie des savoirs (et donc des pouvoirs), créer une dynamique de travail au sein du groupe où les nouveaux pourraient exposer leur question sans crainte d’être disqualifiés et trouveraient auprès des anciens de futurs interlocuteurs, et les anciens de plus jeunes à appuyer (ce qui les obligerait à maîtriser leur sujet et ne pas rester seuls avec leur pratique).

La solidarité créée pourrait se poursuivre après cette mission de formation (réunion mensuelle de l’ensemble de l’équipe santé mentale dans chaque centre ? Création d’un forum sécurisé de discussion clinique sur internet ? Ce forum permettrait aux facilitateurs de poursuivre le dialogue entre lui et les prestataires de santé qui n’auront pas à disperser leurs efforts en se déplaçant  et en répétition mais à se concentrer sur la création d’une équipe de Santé Mentale composée d’anciens et de nouveaux qui travailleront ensemble pour le meilleur profit des populations).

 

1.     Objectif général :

Réaliser le suivi – formatif et l’évaluation de la prise en charge des pathologies mentales et neurologiques pour les nouveaux centres et un accompagnement des anciens centres de santé ;

2.     Objectif spécifiques :

Elaboration d’un calendrier précis de réalisation de la formation ;

  • Organiser des consultations conjointes communes et discussions théorico-cliniques des cas cliniques rencontrés dans les huit (8) centres de santé ;
  • Evaluation  et mise en place des stratégies sur la prescription rationnelle des médicaments en santé mentale ;
  • Organisation des échanges sur des exposés préparés par chacun des participants et présentés à l’ensemble du groupe (échanges de pratiques entre professionnels sur les pathologies mentales et neurologiques) ;
  • Le renforcement du système de communication entre les prestataires de santé.

IV.            Résultats attendus :

Le programme précis de la mission de formation est élaboré et validé par les différents acteurs ;

  • Des consultations conjointes sont effectués pendant la formation et le niveau des prestataires est évalué pour enfin tirer une conclusion ; 
  • La prescription des médicaments en santé mentale a été évaluée et rationnalisée ;
  • Un (1) atelier regroupant anciens et nouveaux prestataires est organisé à Labé (2 cas cliniques et un (1) exposé sont présentés par chaque centre) ;
  • l’échange entre les prestataires sur les questions de pathologies mentales  a été mis en place et est fonctionnel.
  • Méthodologie :

Dès la validation des présents TDR, envoi des textes psychiatriques et proposition d’un modèle de fiche pour la présentation de cas cliniques en santé mentale par Dr DEWEZ.

Ainsi suivant l’engagement actif de chacun des prestataires et de leur souhait de lire, de réfléchir et de débattre des textes de psychiatrie, d’écrire et d’exposer au groupe quelques lignes qui seront soumises à discussion, Dr DEWEZ va aider à l’identification des participant ;

Dès l’arrivée du missionnaire à Conakry, une rencontre technique avec l’équipe santé mentale de Fraternité Médicale Guinée est organisée pour ficeler le calendrier de travail, définir et valider la démarche et les approches de formation.

L’atelier des exposés pour des échanges de pratiques entre professionnels sur les Pathologies mentales et neurologiques est organisé à Kindia regroupant les anciens et nouveaux professionnels de santé.

A la fin de l’atelier les participants avec l’appui des facilitateurs mettront en place la plateforme d’échange des acteurs impliqués en santé mentale.

  • Calendrier et  durée de la formation :

L’atelier  s’est déroulé en six (6) jours, du 27 avril au 2 Mai 2018 dans la salle de formation du centre de santé associatif de Moriady. Le 3 mai 2018 a été consacré aux visites chez les guérisseurs traditionnels, Le calendrier de la formation a été partagé par les participants pour amendement et validation.

  • Déroulement de l’atelier :

Les activités de la première journée ont commencé par l’accueil et l’installation des participants, la présentation de la physionomie de la salle et la présentation du facilitateur.

Le facilitateur a utilisé la méthode participative basée sur le brainstorming, l’exposé sur les pathologies psychiatriques, leurs diagnostics différentiels, des témoignages, les cas cliniques et les consultations conjointes, puis une synthèse de chaque cas abordé.

La formation a commencée par les mots de bienvenue aux participants,

La formation est cadrée avec l’un des objectifs du projet FMG/MEMISA à savoir le renforcement du système de santé en passant par la société civile à travers le renforcement de capacité des personnel de santé.

Il  reste à souligner que cette formation fait office d’un échange entre le nord et le sud, entre les différents prestataires du sud privé et publique sur le partage d’idée et d’expérience issus  des terrains.

Après cette brève présentation de la physionomie de la salle, le facilitateur s’est adressé aux participants pour leur parler un peu de sa longue expérience professionnelle dans la prise en charge des malades mentaux, en signifiant que « c’est en écoutant les malade mentaux que nous pouvons comprendre leur quotidien et de ce qu’ils vivent, afin de mieux expliquer leur maladie » ce que dit le patient, ce qu’il ressent, et  pourquoi il le dit ; puis prendre le temps de les écouter;

Pour avoir enfin une bonne hypothèse de diagnostic il faut faire référence : aux

  •  Plaintes de la famille
  • Symptômes et signes
  • Ce que le patient vous dit et pourquoi il le dit

Il reste à souligner que la maladie mentale fait référence à trois dimensions :

  • Le cadre médico-légal et moral,
  • La médecine,
  • La psychopathologie.

Les trois (3) choses sont des causes à effet indissociable.

Sur ce, un premier malade a été reçu en consultation conjointe : il s’agit d’un jeune homme de 28 ans résidant à Cacia, en provenance de Kamsar.

Selon le père du patient : « il devait faire le brevet, il est tombé malade. Pour la première fois, il est parti veiller. Il est rentré tardivement et toute la nuit il n’a pu dormir jusqu’au matin avec des comportements bizarres : insolence, il insultait, il menaçait tout le monde avec des bagarres, il frappait ceux qui voulaient vraiment le canaliser. Dans ses antécédents, il était vraiment un enfant normal comme tous les autres enfants, mais sa maman avait eu des problèmes conjugaux avec moi : quand je l’ai informée au téléphone que je me suis marié à une deuxième femme, elle a fait (2) deux jour sans parler, puis elle à commencé par perdre le sommeil, à s’agiter, avec des troubles du comportement. Elle est devenue folle. Ses parents l’ont amenée chez le guérisseur traditionnel, puis son enfant aussi fait des crises un mois après, et lui aussi il a été chez le même guérisseur traditionnel pour les soins. Ils étaient tous attachés quand je suis venu leur dire de les détacher pour que je puisse les envoyer avec moi. J’ai lu quelques versets du Coran pour eux et ils sont devenus un peu normal. Ainsi, je leur ai demandé de rentrer à la maison, Pour mon fils, il est tombé dans le même collimateur. Il est devenu fou aussi après deux (2) semaines, mais vraiment on ne sait pas ce qu’il fait pendant les nuits quand il sort pour veiller le lendemain. C’est des problèmes, et jusqu’à présent il fait des comportements bizarres »     Selon le patient : « la famille considère que je suis fou parce que je fais des comportements désappréciables. Je vivais avec mon oncle, et un jour je me suis énervé contre mon père du fait qu’il s’était marié avec une autre femme. Est ce que c’est moi qui suis malade ? J’ai eu une bourse d’étude, je suis triste avec tout ce qui se passe comme problèmes, ce stress là qui me tourmente beaucoup. Puis j’entendais des versets coraniques, j’entendais des mots anglais, j’arrivais à chanter et à danser, tout ceci se passait de façon exponentielle. J’ai une association qui s’appelle « base tranquille ». Je me demande le pourquoi. Pourquoi les hommes, pourquoi les femmes, pourquoi les noirs, pourquoi les blancs, pourquoi Dieu, pourquoi la terre, pourquoi le ciel, pourquoi un conflit entre moi et mon père ? Je réfléchis de manière exponentielle et jusqu’à l’infini». Question : penses-tu être malade ? « je ne sais pas, c’est vous qui devriez le dire. Depuis mon enfance, je rêve qu’un accident va arriver et j’ai peur. Quand ces illusions commencent, je cherche à me caser dans un appartement ou à courir pour chercher un abri, et c’est ça mon problème : je suis en avance plus que vous, je suis en avance sur les autres, j’ai des rêves prémonitoire ».

Après une longue discussion entre les participants et le formateur l’hypothèse diagnostique a été consensuelle ; puis le facilitateur a donné des explications sur le diagnostic différentiel entre un épisode maniaque, et une bouffée délirante aigu (BDA).

Après la pause une deuxième malade a été vue en consultation conjointe :

Selon sa maman : « je résidais avec ma fille  au  Sénégal à Dakar après le décès de mon mari. Un jour, j’ai décidé de venir rendre visite à mes parents en Guinée. Comme ma fille étudiait, je l’ai confiée à sa sœur afin de veiller sur elle pour ses études. Un moment donné, elle est devenue très difficile, elle ne se comprenait plus avec sa sœur, ni avec ses enseignants, ni avec les membres de la famille de sa sœur. Soudain, un jour, elle s’est bagarrée avec sa sœur. Ils m’ont appelé d’urgence, me demandant de me rendre au Sénégal. Je me suis rendue au Sénégal nuitamment. J’ai trouvé ma fille ensanglantée partout avec une grosse blessure sur son épaule. Ainsi je lui ai demandé de prendre tous ses effets et de me rejoindre à la maison. Aussi tôt arrivées, j’ai commencé à sentir sur elle qu’elle n’était pas la même personne que je connaissais. Alors qu’avant elle était très obéissante, elle avait complètement refusé d’étudier. Son frère aussi lui a donné quelques corrections pour qu’elle parte à l’école. Impossible. Et au cas ou elle partait à l’école, elle passait toute la journée la tête baissée ou à chanter en classe. Puis elle a été renvoyée de l’école pour une deuxième fois. J’ai constaté qu’elle ne se lave plus. Elle restait longtemps à la télévision, elle ne voulait pas du tout qu’on ferme la porte de la chambre, elle commençait à avoir peur et à courir dans tous les sens, elle parlait beaucoup. Je pouvais passer toute une nuit sans dormir en train de marcher derrière elle à travers la ville de Dakar. Un jour, j’ai décidé de la ramener en Guinée et de voir les marabouts. Nous sommes passées de marabout en marabout. Un moment donné il y a eu accalmie. Après cinq (5), elle a recommencé par prendre la fuite, elle ne restait plus tranquille, elle frappait, elle insultait. Nous sommes parties dans le village de Soubekourou. Là aussi elle me frappait, elle rentrait dans le cimetière. Pas de solution. Nous sommes partis à Kanbayah chez un guérisseur. Là aussi nous avons fait trois (3) jours. Après beaucoup de traitement traditionnel sans suite favorable, nous avons demandé une consultation chez vous ». Selon la patiente : «  moi, j’ai dix huit (18) ans, ma sœur m’a frappé parce que je suis partie jouer à la mer. J’étais très contente quand elle est venue en Guinée. J’étais devenue très impolie et très têtue. Ismaël DIABY est mon ami, et je l’aimais beaucoup. Mon rôle était d’être malade. Question : est ce que tu penses que tu es malade, Réponse : le diable était dans la douche et il est rentré dans mon corps. Puis, il m’a créé la maladie. Je suis une voyante. Quelque chose a éclairé la maison et j’ai eu peur, je me suis enfuie. Je suis enceinte de l’enfant d’Oumar. M’mah CAMARA me frappait beaucoup, elle m’insultait, elle m’attachait à la maison »

Après tous les commentaires donnés par les participants, la première journée a été  clôturée par des discussions sur les causes de la psychose.

La deuxième journée a commencé par un débriefing de la première journée, puis un premier malade a été reçu  en consultation conjointe. Il s’agit d’un homme âgé de 40 ans en provenance de Kindia en compagnie de sa sœur.

Selon la sœur du  patient : « Tout a commencé quand il est parti en Côte d’Ivoire. Il faisait beaucoup de travaux. Il appelait à tout moment en disant que ça ne va pas dans sa tête. Lui-même était conscient que ça ne va pas du tout, et  qu’il ne dort pas en disant qu’il y a les diables qui le suivent. Ses amis ont commencé à appeler les membres de la famille pour nous dire qu’il est vraiment malade, qu’il commence à faire beaucoup de troubles. Depuis l’enfance, il n’était pas si normal comme les autres enfants de son âge. Il ne comprenait rien à l’école. Il a fini par l’abandonner. Un jour, un de ses amis est venu nous dire qu’il s’est bagarré avec l’un de ses amis. Trois (3) jours après, celui ci est décédé. C’est depuis lors qu’il ne se retrouve pas. Il ne dort pas bien et il parle que les gents sont contre lui. Nous avons fait beaucoup de traitements chez les marabouts et à l’hôpital. Maintenant, depuis que nous sommes arrivés ici à Moriady ça va tant qu’il prend les médicaments. Mais  dès qu’on arrête les médicaments la maladie commence.» Selon le patient : « Le problème de maladie a commencé quand je travaillais avec Seydou. Pendant 3ans, j’ai travaillé avec mon frère,  sans rien. Pour la première fois, je suis parti de chez mon frère. Je me suis retourné travailler avec Seydou. Un moment donné, lui il est tombé malade et ils l’ont hospitalisé. Pendant cette hospitalisation, il n’avait plus d’argent et moi j’avais une économie de sept cents mille francs CFA que j’ai totalement dépensé pour lui sauver la vie. Impossible, il est décédé enfin. Le jour de son enterrement, quand on a fini de faire son enterrement, il y avait une dame qui avait donné des bazins à taper. Je me suis mis à faire ce travail et toute la communauté malienne s’est mise contre moi parce que je me suis mis à travailler le jour du décès de mon ami, et il appartenait à cette communauté. Mais moi je ne pouvais pas rester comme ça sans rien ! Même ce que je devrais manger, je n’avais plus rien du tout. Il fallait que je travaille pour me nourrir au moins. C’est ainsi que toute la communauté malienne c’est mise contre moi et ils m’ont chassé à cette place, puis ils m’ont lancé un sort. J’ai trouvé que je ne peux pas rester en Côte d’Ivoire. Avec mon frère aussi, c’était autre chose : j’ai travaillé  avec lui, il ne me donnait rien du tout sauf le mangé et on pouvait gagner jusqu’à 80 000 F CFA par jour dans la couture. Or moi, je n’avais que 800 F CFA. On a fait 2 ans dans ça. Je lui demandais pendant tout ce temps : « combien tu m’as gardé ? » Il m’a répondu : « rien ». Ainsi, je l’ai quitté et  je suis revenu en Guinée. Quand je suis retourné en Côte d’Ivoire, j’ai décidé de travailler seul. Dans ça, j’ai eu un peu d’argent et j’ai demandé à mon frère d’acheter le téléphone pour les parents. Il m’a dit : « d’accord ». J’ai acheté des téléphones pour tous mes parents et mon frère mais, en fin de compte, il s’est désisté et moi je l’ai fait. Après, il est parti en Angola. Quelques temps après, ils l’ont pris et l’ont emprisonné. Sa famille était abandonnée en Côte d’Ivoire. Je me suis en occupé de sa famille et il m’avait promis de me rembourser pour tout ce que je ferais pour sa famille, mais il l’a pas fait jusqu’à présent. En fin de compte, il m’a dit qu’il n’est pas autorisé à le faire. J’ai appelé mon père pour lui expliquer la situation, il me répond en me disant : « tu es fou ! » Puis, il m’a dit que je suis un Satan, que je ne suis pas son fils. Depuis ma naissance il l’a dit. Maintenant, voilà les preuves. Moi aussi, je sais que je suis un Satan. Je suis un ange, j’ai eu des révélations de Dieu, j’ai pas de mission mais je sais des choses. Je suis un sorcier. Je voyage en Italie, en France, en Amérique… J’ai un compte bancaire en Italie. La reine met de l’argent pour moi sur mon compte, parce que je la soigne. On se voit dans la sorcellerie. Je suis un savant. Même toi, tu es un diable. Les blancs, ce sont des diables. Tu sais des choses, comme moi je le sais aussi. C’est bon, je suis fatigué. Au revoir»   

Le facilitateur a rappelé encore une fois l’importance d’écouter les malades. Ce sont eux qui ont les clés de leur maladie.

Sur le plan psychiatrique, une profonde explication a été donnée sur les psychoses chroniques : les différentes formes, le diagnostic différentiel, et leur prise en charge.

Après une longue intervention des participants, des commentaires, des questions, et des exemples sur les cas rencontrés dans leur pratique quotidienne, le facilitateur a cité quelques formes de psychoses chroniques, à savoir : la schizophrénie ; les psychoses délirante chronique (paranoïa, paraphrénie, psychoses hallucinatoires ), et la mélancolie.

Il faut noter que pour une schizophrénie : le point essentiel est la désorganisation psychique.

Après la pause déjeuner, le second patient du jour a été reçu : un jeune de 25 ans résidant à Kindia en provenance de Bountourabyah, il a été reçu en consultation conjointe seul, et voici le récit du patient :

Selon le patient : Quand j’ai eu mon baccalauréat j’ai été orienté à Bountourayah. Les relations de copinage, je n’étais pas du tout là dedans. J’ai vu que mon idée n’était pas du tout développée ou mature. J’ai commencé à suivre les mauvais amis. Je fumais tout (la cigarette, le cannabis), puis j’ai commencé à sentir comme si j’ai tout perdu. On me forçait à fumer la cigarette. Soudain, mes frères ont vu que le petit frère à changé de comportement : je changeais d’appartement à chaque fois. Je ne savais pas pourquoi, je ne pouvais pas rester  tranquille. Un esprit est venu en moi comme si je suis guidé par quelqu’un d’autre. J’ai eu aussi une copine qui me faisait tout à Bountourayah, venait chaque fois à la maison. Elle a fini par tomber enceinte. Elle a accouché, puis elle est venue dans la grande famille ici à Kindia. Cette fille était vraiment vilaine. Je ne voulais pas du tout la voir, et cela a été un grand désespoir pour moi. Je me faisais trop de souci. Des fois, j’oublie même de me laver. Si je compare ma vie d’hier à celle d’aujourd’hui, ma famille me dit que je suis fou. Des fois je peux rester en train de penser jusqu’à oublier ma personne même. J’ai grandi seul. Aujourd’hui, je traite les autres de méchant et je comprenais que je suis supérieur plus qu’eux. Puis, quand mon père est décédé j’ai compris que la mort ça fait mal.

La troisième journée a été marquée par trois (3) cas de consultations conjointes.

Le premier cas était un cas de névrose chez une fille de 16 ans faisant la 8 ème année qui fait des crises de panique à l’école et dans les lieux publics devant toutes les situations impossible pour elle, avec mutisme. Selon la patiente : « C’est le diable qui me dit de ne plus parler à quelqu’un, c’est le diable qui me dit de m’isoler ».

La deuxième consultation  a concerné une dame qui vivait en Côte d’Ivoire avec son mari, qui s’est très vite mariée quand elle faisait la 10 ème année à l’âge de 16ans.

Selon sa mère : « Tout à commencé quand son père à fait l’accident de circulation. Par la suite, il est décédé, et en ce moment elle faisait la couture. Elle insultait, elle se bagarrait avec les gens. On l’a traitée à l’indigénat sans suite favorable et nous avons demandé une consultation dans votre centre de santé. Par la suite, elle s’est améliorée, elle a commencé à vendre le savon. Selon le patient : « Pour le moment, ça va. Depuis que j’ai commencé à réduire les comprimés, ils m’ont attachée. Pour une première fois ils m’ont attachée et ils m’ont envoyée ici à Moriady pour me traiter. Moi je sais que je suis malade, parce que si je ne prends pas les médicaments je deviens très insolente, je me mets à discuter inutilement avec les gens. J’étais avec mon mari en Côte d’Ivoire. On était couchés quand j’ai entendu la voix de ma maman insulter. Aussi tôt j’ai demandé de revenir en Guinée. Ces injures, c’était bien à moi qu’elles étaient adressées. Pour cela, les injures que j’entends, j’arrive à reconnaitre certaines voix d’entre elles. Et moi  aussi je les insulte ».

Après plusieurs questions pausées à cette femme, et beaucoup d’arguments plaidant en faveur d’une psychose hallucinatoire chronique, le facilitateur a profité pour donner une large explication sur les psychoses hallucinatoires chroniques (les signes cliniques, les symptômes, le diagnostic différentiel,  la prise en charge, et le suivi correct), tout ceci en se basant sur le récit du malade lui-même.

La seconde moitié de la journée a été consacrée à l’examen clinique d’une malade souffrant d’une pathologie neurovégétative se manifestant par une incoordination des mouvements, et une autre malade âgée 28 ans  résident à Kindia en provence de Congo.  

Selon la sœur de la patiente : « Le jour de son mariage, ils ont volé la paire de chaussure qu’elle portait le jour de son mariage. Et une fois chez son mari au Congo, elle aurait dû porter ces chaussures. Depuis lors, elle est partie au Congo sans espoir et à chaque fois elle appelait pour dire que son mari suit des femmes et qu’elle a attrapé le sida. Elle disait beaucoup d’autres choses. Soudain, son mari l’a ramenée en Guinée, elle et son enfant. Nous avons constaté qu’elle se réveille la nuit et met son enfant dans la calebasse. Puis, elle commence à le laver. Le problème : elle a été mariée et son mari ne la connaissait pas du tout. Son mariage été célébré par le frère aîné de son mari, et quand celui-ci la ramenée chez son mari, sur la route du voyage retour vers Angola, celui-ci est décédé. Depuis qu’on lui a annoncé ce décès, elle ne se retrouve pas, et souvent elle nous fait savoir que c’est son mari qui est décédé en parlant du frère de son mari (son beau frère). Elle dit aussi qu’on la ensorcelée ». Les propos du patient : « je suis malade depuis qu’ils ont volé mes chaussures. Je ne me retrouve pas. Quand je suis partie au Congo, je pensais beaucoup à la Guinée, j’avais beaucoup de travaux à faire, j’étais seule à la maison. J’ai commencé ma grossesse, je savais rien de ce qu’une grossesse pouvait être. La mort de mon beau-frère m’a beaucoup fatiguée. Il était mon seul espoir du côté de ma belle-famille et personne d’autre ne pouvait le remplacer. Il était la solution de tous mes problèmes. Je suis pas du tout aimée par ma belle famille. Quand j’ai demandé à mon mari que je voudrais revenir en Guinée pour voir mes parents, elle me fait savoir que même si c’est mon frère de lait qui meurt en Guinée, je n’allais jamais retourner en Guinée. Je suis gravement malade. J’ai  mal à tout mon corps et moi j’ai envie de partir là où mon beau-frère est parti. Je ne veux rien du tout sauf ma  santé. Aidez-moi ! ».

Après une analyse croisée entre le récit de la famille et le récit de la patiente, plus les signes constatés chez la patiente, le facilitateur a donné une large explication sur le diagnostic différentiel entre le Deuil et la dépression mélancolique (les signes communs et les signes de différentiation).

Puis la journée a été clôturée sur la prise en charge des deux formes de pathologie.

Le 30 Avril 2018 a aussi été marqué par le rappel sur la démarche diagnostic largement approfondie par le facilitateur, à savoir :

  1. – le récit de la famille qui d’ordre social,
  2. – les symptômes et ou signes qui sont d’ordre médical,
  3. – le récit du patient qui dit sa vérité individuelle,
  4. – c’est le retour aux points 1 et 2 pour faire une analyse croisée entre les deux et le récit du patient.

Deux cas cliniques ont été exposés par le participant du centre de santé publique de Timbo, ces deux  ont été amandé par l’ensemble  des participants.

Par la suite un patient a été introduit  en consultation conjointe. Il s’agit d’un sujet âgé de 30 ans en provenance Kindia,

Récit du père du patient : « il était en 12 ème année et puis il a déserté pour s’adonner au stupéfiants, et voila maintenant les conséquences. il ne fait qu’insulter, il menace des gens, il a beaucoup de troubles, il fugue un peu partout, il se promène inutilement, il a complètement changé. On l’a amené à Donka. Nous avons commencé le traitement. Nous avons compris vite qu’il était très nonchalant et il avait vite pris du poids. Nous avons décidé d’arrêter le traitement. C’était très inquiétant pour nous. Soudain, nous avons pris initiative de voir les guérisseurs traditionnels. Dès que cela fût fait, j’ai compris qu’il était plus anxieux et plus perdu. Après quelque temps, il avait commencé à se retrouver, mais cela fait maintenant à peu près 6 ans que je cherche des médicaments pour lui ». Récit du patient : « la troisième femme qu’il a épousée, cela répercute sur moi beaucoup. Je sais que je suis malade : mon esprit est dérangé selon le docteur de Donka. Moi je sais que mon esprit n’est pas dérangé. Les médicaments m’ont aidé pour ne pas être dans la rue. Je sais que dans ma tête, il y a des mauvaises pensées. La vie passe comme si moi je ne la vis pas. Je buvais de l’alcool et je prenais de la  drogue, mais comme j’ai eu des troubles en 2010 quand mon coussin m’a donné une drogue trop forte, j’ai constaté comme j’étais absent dans le monde. Je veux travailler mais les gens pensent que je suis malade, que je suis fou. Je voudrais me suicider, mais je me suis rendu compte que c’était pas une bonne idée pour le moment. Je me demande des fois si j’ai des pieds, je me demande si j’ai une tête. Non, j’ai pas de tête. Ce n’est pas mon corps qui est malade, c’est mon esprit qui est malade. Je suis désespéré, la vie passe devant moi ».

Plusieurs questions ont été posées au patient  avec des réponses d’espoir, qui ne trouve pas de nécessité pour le malade avec des idées suicidaires.

Le facilitateur a briffé sur les formes chroniques de la dépression pour parler de la mélancolie et de son traitement, des antidépresseurs, de leur mécanisme d’action, des effets indésirables, de leurs indications et leurs posologies. Fin de la journée.

La journée du O1 Mai a commencé sur l’insistance du facilitateur sur le diagnostic différentiel entre :

  • Formes de délire chronique ;
  • Les pathologies neurologiques ;
  • Les épisodes maniaques ;
  • La dépression mélancolique ;
  • Les psychoses aigues et les épisodes d’instabilité.

A la suite, une première malade a été vue en consultation conjointe, et après la pause déjeuner, un cas clinique a été exposé par l’équipe du centre de santé de Hafia minière, puis un autre cas clinique exposé par le médecin de l’Institut international de formation en santé de Télimélé. Il s’agit d’une femme marié âgée de 36 ans et mère de 4 enfants résidante dans les environs de l’institut (voir annexe).

La dernière journée de la formation a été marquée par  la consultation conjoint d’un jeune aventurier de 38 ans en provenance d’Angola et résidant à Kindia, marié et père de 2 enfants,

Selon sa sœur : « Il avait peur, il ne dormait pas. Depuis qu’on a constaté cela, nous avons beaucoup eu de peine pour lui. Tout dernièrement, nous avons constaté qu’il pleure maintenant. La maladie a commencé quand il a disputé avec son frère. Il était à l’étranger en Angola. Il envoyait de l’argent à son frère pour leur construire les boutiques et de l’argent pour lui acheter un terrain, puis le construire pour lui. Quand il est revenu, son grand frère n’a pas voulu lui donner ses boutiques et sa construction. Ils se sont beaucoup disputés sans issue favorable. Il est parti voir un policier et celui-ci a dit à son grand frère de lui restituer son argent. Il avait commencé mais d’un seul coup, il lui a dit qu’il ne remboursait plus. Et maintenant il se faisait trop de souci jusqu’au moment qu’il ne parvenait pas à dormir. Il a commencé à sortir de la maison. Tout dernièrement, il est sorti de la maison pendant une semaine. On lui a pas vu. C’est comme ça, nous souffrons avec lui. Il n’ose pas se coucher du tout ». Selon le patient : « je suis parti en Angola et j’ai demandé à mon grand frère de me trouver un terrain. Il me répond en disant : « ok, il faut faire des boutiques c’est ce qui marche ici ». J’ai dit : «  d’accord, pas de problème ». Ce qui fut fait. A mon retour en Guinée, je lui ai demandé les boutiques. Il me les a montrées, mais sans aucun compte rendu, et je voudrais récupérer mes boutiques. Il n’a pas voulu, il dit que c’est pour nous deux. J’ai dit : « OK donne-moi ma part », ce qui n’a pas aussi été facile pour moi. Nous avons discuté, j’ai dit à mon oncle d’intervenir sinon nous irons en justice. Si j’ai raison en justice, je vais tout récupérer, et si j’ai tord il n’a qu’à tout récupérer. Mais enfin je me suis rendu compte qu’il a fait tous les papiers à son nom. Ma mère est venu prendre son pieds pour qu’il me restitue les magasins, il a dit : « non », et ce jour là il m’a dit  ceci : « si j’arrive à gagner sur toi, je te tue, et si tu gagnes sur moi je te tue aussi ». J’ai compris que c’est en maraboutage qu’il fait allusion. Un moment donné, j’ai compris que quelque chose n’allait pas. Une chose ma piqué au dos et un autre jour en quittant chez moi, arrivé au carrefour, quelque chose m’a attrapé. Soudain je ne pouvais plus bouger. Je me suis couché à terre, et à chaque fois que je parlais au téléphone, j’ai l’impression que quelque chose me frappe. Mes pieds me font très mal. Un jour aussi il y a un oiseau  qui est venu faire la ronde sur ma tête. C’est à partir de là que j’ai commencé à rêver aux oiseaux et je les vois toujours, et je pense que c’est mon grand frère qui me cherche. Quand ces oiseaux foncent sur moi, j’ai peur. Aussi, si c’est la nuit, je me réveille et je ne dors plus. J’ai été chez un marabout. Il m’a dit que c’est les sorciers qui m’en veulent,

La rencontre avec le guérisseur traditionnel : tenu le 03/05/2018

Après l’identification du guérisseur par les agents de santé de Moriady une demie journée de visite a été planifiée et réalisée avec une équipe réduite, dans le village de Simitiyah dans la sous-préfecture de Friguiagbé, préfecture de Kindia ; après les salutations et quelques sanakoungna, l’équipe  a été présentée au guérisseur et par la suite il s’est aussi présenté. Le guérisseur a commencé à relater comment il a appris ce métier de guérisseur, avec qui il travaille (il s’agit de deux diables, un dans l’eau et l’autre dans le vent), les deux diables l’ont aidée à capturer le petit diable qui donne la maladie aux jeunes filles.

Plusieurs questions / réponses de part et autre ont fait l’objet d’une collaboration étroite. Après deux heures de travail, les deux camps se sont séparés dans une harmonie parfaite à la satisfaction de tous.  

  • Les points positifs de cette formation :

La formation a été bénéfique en échanges et partage d’idées, d’expériences, d’approches sur le vécu des participants et leur savoir-faire.

Les consultations conjointes, les cas cliniques, les commentaires et les argumentations ont fait l’objet d’exposés et d’éclaircissement des zones d’ombre pour les participants.  

La formation a permis de créer un lien entre les participants (anciens et nouveaux)

La formation a permis aux participants d’apprécier leur pratique et de partir sur des nouvelles bases, à savoir : écouter beaucoup le malade pour faciliter la prise en charge du patient, dans les meilleurs délais.

Le facilitateur s’est fait un devoir de donner tous les détails possibles sur les différents diagnostics et leur prise en charge ; et les participants ont été attentifs, durant toute la formation.

  1. Les difficultés:

Différence de niveau des participants. A signaler que le rythme était trop nouveau  pour les nouveaux qui doivent comprendre la sémiologie de ces pathologies.

Les difficultés rencontrées sur le remplissage des outils ont été signalé à tous les niveaux (dossier individuel des patients).

  • Recommandation :
  • Renforcement de capacité des prestataires des nouveaux centres sur la sémiologie des pathologies psychiatriques ;
  • Multiplier la formation à d’autres prestataires de santé impliqués dans la prise en charge des patients.
  • Conclusion :

La collaboration entre MEMISA, et L’ONG nationale (Fraternité Médicale Guinée) à travers l’amélioration de l’accès aux soins de santé de qualité par le renforcement, a permis de développer une synergie dans le renforcement des capacités des prestataires de santé sur le volet santé mentale, pour une meilleur prise en charge des patients. La formation a été bénéfique en termes d’échanges, de partage d’idées, d’expériences, d’approches sur les vécus des participants et leur savoir-faire.

 Les prochaines étapes qui consistent à disséminer la formation pour les autres prestataires méritent plus d’attention et nécessitent l’engagement des personnes formées pour faire la restitution, en tenant compte de l’approche diagnostique.
Nous demandons à l’ensemble des prestataires un travail sur les questions de fond et non la forme.

Au total 12 patients ont fait l’objet des consultations conjointes, 4 cas cliniques, et des exemples précis de cas, ont rendu la formation plus dynamique.

Dr Sangaré Siaka, coordinateur FMG

Annexes :

Liste des participants de l’atelier de formation des prestataires en santé mentale

NOM ET PRENOMS Provenance Profil Organisation Téléphone E-mail
ATELIER DE KINDIA
Facilitateurs
1 Dr Michel DEWEZ BELGIQUE Psychiatre  MEMISA 625115366 drdewezmichel@gmail.com
Participants
2 Dr SANGARE Siaka LABE Médecin Coordination/FMG 622612 710 ssiakathomas@gmail.com
3 Dr SYLLA M’mah CONAKRY Médecin CSA Hafia/FMG 622427674 syllammah919@gmail.com
4 Dr SY Amadou Oury CONAKRY Médecin CSA Hafia/FMG 621947922 Syoury97@gmail.com
5 Dr CAMARA Lansana MAMOU Médecin CS Public TIMBO 664248204 drcralansana@gmail.com
6 DIALLO Mamadou Diao TELIMELE Infirmier CSU TELIMELE 620245304 docteurdiaodiallo@gmail.com
7 DIALLO Hamidou KINDIA Médecin CSA MORIADY 628576569 diabiladiallo87@gmail.com
8 Dr DIALLO Mamadou Yéro   TELIMELE Médecin CS d’IIFS 622740309 Yeroaissata5@gmail.com
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Siaka Thomas Sangare

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