Procès-Verbal de l’Assemblée Générale n°4 – 2022

 

Procès-Verbal de l’Assemblée Générale ordinaire annuelle 2022

Le 18 Juin 2022, s’est tenue l’Assemblée Générale ordinaire annuelle de l’Association Sa.M.O.A. à « L’Équipe », 60, rue de Veeweyde 1070, Bruxelles et en distanciel.

Étaient présents sur place:

  • Monsieur le docteur Michel Dewez, membre fondateur, président.
  • Madame le docteur Marie Hamonet-Dewez, membre fondatrice, trésorière.
  • Monsieur Eric Tys, membre.

Étaient présents par Zoom:

  • Monsieur le docteur Abdoulaye Sow, membre fondateur, vice-président.
  • Monsieur le Professeur Bart Criel, membre.
  • Monsieur Pierre-Vincent Szekely, membre.
  • Monsieur le Professeur Claude Hamonet, membre.
  • Monsieur le docteur Siaka Sangare, membre.
  • Madame Marie-Christine Bokene Botshila,
  • Madame le docteur Mathilde Hamonet, membre, secrétaire.

S’étaient excusés :

  • Madame le docteur Hilde Buttiëns, membre.
  • Madame Marie-Emeritha Asangwe, membre.
  • Madame Marta Gonzalez, membre.
  • Madame Elodie Pujol, membre.
  • Madame Anne Malfait, membre.
  • Madame France Hamonet, membre.
  • Madame Anne Bawin, membre
  • Madame Martine Gennotte, membre

Bilan moral de l’année 2021-2022

 

Projection du film de Mariette Feltin https://vimeo.com/manage/videos/529274240, présentation du travail de l’Association Sa.M.O.A. et débat :

  1. Aux 14° rencontres Images Mentales organisées par l’ asbl Psymages (https://www.psymages.be/) en février 2022, par la réalisatrice et Anne Malfait.
  2. À la Haute Ecole du Hainaut (Mons) le jeudi 12 mai, par Pierre-Vincent Szekely.
  3. Au staff de la Maison de Solenn à Paris le jeudi 19 mai en présence du Professeur Marie-Rose Moro, projection présentée par Michel Dewez et Mathilde Hamonet.

Signature de la convention Sa.M.O.A./Mémisa qui alloue à l’association un budget de 75.000 euros pour 5 ans (2022-2027) pour la réalisation du point 1 ci-dessous.

Publication dans la rubrique « Note de terrain » de la revue « L’Autre » de l’article « Paris/Bruxelles – Conakry, aller-retour» par Michel Dewez et Mathilde Hamonet.

L’association détient plusieurs chantiers pour ces 5 années à venir :

  • La poursuite du travail dans les 10 premières structures où SaMOA s’est déjà implantée et son extension à 5 nouveaux lieux de soins en Guinée maritime dont l’un pourrait être une structure hospitalière, ce qui permettrait d’étudier comment se déroule l’articulation entre des soins de 1ère et de 2èmeIl semble nécessaire de constituer en Europe une équipe de professionnels qui pourra être sur le terrain africain plusieurs semaines par an et que cette équipe puisse se réunir régulièrement (mensuellement ?) afin d’avoir des discussions sur une position méthodologique commune.

    La prochaine mission pourrait avoir lieu en octobre/novembre 2022. Marie-Christine Bokene Botshila, Michel Dewez, Pierre-Vincent Szekely et Mathilde Hamonet se proposent d’en faire partie. Les dates seront fixées prochainement avec les collègues guinéens.

    Les autres membres de l’association intéressés par une mission ultérieure peuvent se faire connaitre.

  • Une question nous est posée par les responsables du programme de coopération d’Enabel en Guinée. Leur projet Integra vise à aider les jeunes dans l’entreprenariat afin de les aider à sortir de situations de pauvreté/précarité. Lors ces formations plusieurs jeunes femmes font des « crises » : elles tombent en syncope, et ce uniquement sur certains sites de la formation. Ces crises se distinguent de l’épilepsie et les jeunes femmes en question n’ont pas de diagnostic psychiatrique préalable. Le programme Enabel craint qu’on leur dise que c’est leur action qui les font tomber. Ils demandent qu’on élabore avec eux un projet urgent de recherche-action qui pourrait se pérenniser jusqu’en 2023.
  • Collaboration entre Lubumbashi et SaMOA. Abdoulaye Sow est parti en mission en décembre 2021.
  • Collaboration entre le centre Izere au Burundi et SaMOA. Lecture du mail d’Anne Malfait (ci-dessous).
  • Projet CeFoR : la recherche de fonds lancée pour le projet CeFoR s’est révélée jusque-là infructueuse. Aucune institution ni aucun lieu ne semble intéressé pour soutenir ce projet. Claude Hamonet propose de demander subsides à la FIRAH (Fondation Internationale de la Recherche Appliquée sur le Handicap).

Propositions de sujets à développer en vue de la publication d’articles :

Rapports Santé Publique/Psychiatrie ;
La dépression (versus « souffrances psycho-sociales ») en Guinée ;
Critique du mhGAP versus Vade-Mecum Sa.M.O.A. ;
Le concept d’« Espace thérapeutique » comme espace virtuel de déploiement de la structure impliquée dans l’acte thérapeutique (opimo, sorcellerie, etc) entre individuel et collectif.

Les propositions qui précèdent sont mises au vote et recueillent l’unanimité des voix. Les membres du bureau de l’association sont renouvelés pour un nouveau mandat.

La date de la prochaine Assemblée Générale n’est pas encore fixée mais se fera d’ici 1 an.

Fait à Paris, le 18 juin 2022,

Mathilde Hamonet
Secrétaire

Annexe : Mail d’Anne Malfait concernant son dernier séjour à Bujumbura, qui a permis une première mise au travail de la question de la collaboration du Centre Izere, avec SaMOA.

Gisèle Busokoza, responsable du Centre Izere, psychologue clinicienne, a réuni les cliniciens du Centre pour débattre de cette collaboration, vade-mecum à l’appui : 2 psychologues Enfants, 2 psychologues Adultes, Gisèle et moi-même.

Pour ce débat, se sont jointes 2 collègues proches de Izere pour les différents projets mis en œuvre, et de premier plan, à l’horizon du développement de la clinique au Burundi :

-la Doyenne de la Faculté de Psychologie de l’Université publique : Rénovate Irambona (Doctorat Psychologie ULB)

-la Coordinatrice de la Plate-forme des Psychologues en Santé mentale (PPSM), organe indépendant de mise en réseau des institutions et des praticiens, et d’organisation de la profession au niveau national : Annick Nikokeza.

 

Izere (Espoir en kirundi) – CIP (Centre d’Interventions Psychologiques) est un lieu de consultations cliniques et de formation.  Le centre est actuellement réservé à la clinique ambulatoire, et fonctionne en réseau notamment avec l’Hôpital psychiatrique public et un Hôpital privé, service ambulatoire et hospitalier. La construction est actuellement en bonne voie, à côté du bâtiment principal, d’un bâtiment réservé à des hospitalisations et observations privées d’urgence (8 chambres), qui répondront à un besoin important auprès de la population urbaine ; il sera en fonctionnement d’ici fin 2023, lié à un labo et pharmacie également en construction. Un médecin généraliste formé à la psychiatrie en assurera la responsabilité médicale. Infirmerie 24h/24h.

 

La demande principale du Centre Izere est une demande de formation ; l’ASBL Amahoro Buja gérée par Martine Gennotte à Bruxelles permet l’envoi de fonds (principalement du mécénat : Missionnaires de Spontin et Fondation Vieujean).

La filiation du Centre Izere est à considérer dans une perspective analytique ‘belge’ : fin des années 1980, le Professeur Sylvère Suguru – Thèse en psychologie clinique auprès du Dr Jacques Schotte, en psychopathologie comparée – est rentré au pays et a formé les centaines de psychologues cliniciens que compte ce pays, dans une référence psychanalytique. Ce professeur et ami décédé du covid en février 2020, a enseigné la psychanalyse et la psychologie clinique à l’Université publique, et a fondé une Université privée, très dynamique en psychologie clinique (Université des Grands Lacs – UGL), dirigée actuellement par Herménégilde Ndoricimpah, où j’ai de nombreux contacts académiques. Le Master en psychologie clinique vient de débuter (spécialisation Santé mentale et Psychothérapie). Un héritage, et une filiation psychanalytique belge vivante.

Invitée à y tenir régulièrement lors de mes passages un séminaire auprès des étudiants, les professeurs avaient réuni les étudiants de BAC 3 et de Master 1 ; j’ai choisi de leur parler également du schéma de l’entretien 1234, en citant les travaux de Michel, sans leur remettre le document. Très réceptifs, les étudiants n’ont cependant pas encore d’expérience clinique pour discuter de manière très pertinente à ce stade. Les enseignants et le Rectorat sont néanmoins responsables d’un Centre d’écoute clinique universitaire, et m’adresseront leurs remarques. Une première remarque qui a été formulée déjà, est que cette proposition d’entretiens 1234 pourrait être diffusée auprès des unités hospitalières du pays, par la voie des stages académiques, ou par la voie d’ONG responsables de formation (notamment Médecins sans Vacances).

 

Remarques issues du débat à l’appui du vade-mecum : (à Izere, pas de connexion internet pour te faire participer, et pas de courant l’après-midi…) ; 3h de réflexions.

  • À propos du schéma de l’entretien 1234, proposition faite par les psychologues (pas de médecin), d’inverser les point 2 et 3 : laisser d’abord librement s’exprimer le patient, et l’interroger ensuite ; ou à tout le moins d’être souples avec la succession de ces 2 points.
  • En milieu urbain en particulier, les cliniciens remarquent l’arrivée de familles pathogènes, à interactions dysfonctionnelles, intrusives auprès des patients ; dans ces cas, ils ne pratiquent pas le point 4, jugés contre-indiqués. Ou restent sur les énonciations formulées par les familles en point 1 plus longtemps, afin de les mettre au travail.
  • Les cliniciens ramènent largement les difficultés d’énonciation d’origine traumatique présentées par les familles. Silenciation active quant à l’histoire familiale, aux événements traversés, aux blessures encore vives concernant parfois plusieurs générations. De mon point de vue, il s’agit certainement de points cliniques spécifiques au terrain burundais. Pas de vérité, pas de justice, pas de réparations, pas de garantie de non-répétitions ; la fracture sociale clivante reste la toile de fonds de la clinique.
  • Adoptée, la ligne du temps horizontale, permettant un axe nouveau et un processus actif de traitement par la parole.
  • A propos de la Nosographie psychiatrique élémentaire : une remarque concerne la souffrance psycho-sociale. Unanimité (moi y compris !), pour en distinguer les effets des violences faites au lien social (guerres, conflits armés…). Le deuil n’est pas le trauma. Impossibilité de se représenter symboliquement la perte, registre de l’indicible, spécificité du ‘Schrek’ freudien, hors registre symbolique, effraction du réel… Les effets traumatiques sont particulièrement prégnants au Burundi et non symbolisés dans l’espace public d’aucune sorte. Même s’il est important de développer l’écoute du ‘pas-tout traumatique’ et de repérer cliniquement les inventions du sujet.
  • Syndrome de stress post traumatique à mettre à part ; n’appartient pas à la logique névrotique.
  • Accorder une place à la clinique contemporaine et à ses manifestations ; comment les nommer ? états limites, troubles de la personnalité, états entre psychose et névrose du moins pour une première observation à approfondir, névroses graves, pannes graves du sujet (hors états connus sur le plan anxieux ou obsessionnel ou phobique). Hypothèse de travail clinique en vue d’orienter ces cas : la répétition dans le réel, d’origine traumatique – Jouissance indécollable.
  • La dépression pas facile à diagnostiquer au Burundi ; jamais énoncée car interdite culturellement, apparaissant souvent ‘masquée’, accompagnée de la ligne psychosomatique comme ailleurs en Afrique, à distinguer des effets de silenciation d’origine traumatique.

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